ARP Omni-2

 

Synthèse Analogique à diviseur d’octave
Polyphonie Polyphonie totale pour la section string, synthesizer, monophonie pour la section basse
Mémoires 0
Année de construction 1977 (OMNI-2), 1975 (OMNI-1)
Interface Pas de midi, pas d’USB, encore moins d’écran LCD. Mais quelques sliders, des boutons poussoirs avec une LED placée en dessus, une sortie XLR générale, des sorties séparées pour chaques sections, des jacks pour y brancher des pédales de contrôle pour le volume et le filtre, ainsi que des mini-jacks pour les fonctions de upper gate out, lower gate out, VCF CV in et Trig Out.


Le polyphonique du peuple dans les années 70

Pas évident de faire du son polyphonique au milieu des années 70…à moins d’être endorsé par une grosse firme telle que Oberheim (à l’époque), qui mettait des polyphoniques comme le FVS (ou plus gros) à disposition de quelques grosses pointures musicales telles que Herbie Hancock, Patrick Moraz, Joe Zawinul…ou avoir un compte en banque bien fourni.

La polyphonie en était à ses premiers essais avec des machines telles que le Polymoog, la série polyphonique chez Oberheim (Two Voices, Four Voices, Eight Voices), la série CS-50, 60 et 80 chez Yamaha, ou encore les monstrueux PS 3xxx de chez Korg. Ou bien sûr un modulaire avec de nombreux modules de VCO’s, mais certainement encore moins à la portée de ‘monsieur tout le monde’ ou du musicien alpha. On appliquait donc soit la technique d’overdubbing (comme Gino Vanelli le pratiquait en 1973 et 1974 alors qu’aucun polyphonique n’était encore sorti, en empilant 6 pistes de Mini Korg pour un son de brass incroyable) ou c’était les quelques string machines à disposition sur le marché (Solina, etc…) et les orgues électroniques qui rendaient ce service.

En 1975, pratiquement en même temps que Moog, ARP présentait l’ARP Omni-1 au public, dont les premiers modèles seront disponibles début 1976. Un peu comme une première ‘workstation’ avec 49 touches qui comporte plusieurs sections. Une section string, une section synthesizer et une section basse. Tout simple au niveau des possibilités, mais très efficace. Et le tout pour un prix nettement inférieur aux autres polyphoniques disponibles sur le marché à ce moment là. Voilà en grande partie la raison du succès de cet ARP, le modèle le plus vendu de cette marque américaine qui va malheureusement disparaître du marché au début des années 80.

Première partie: la section string

Les réglages de cette section se trouvent tout à droite sur la petite face inclinée. Avec au choix 4 ‘sons’. Le violin, à la sonorité placée le plus haut, au grain relativement fin. Le deuxième, viola correspondant plutôt à un alto, bref presque le même son mais une octave plus bas, avec quelques fréquences medium en plus, ce qui rend le son plus épais. Un violoncelle et une basse (ou contrebasse, bien que ça ne descende pas hyper bas) sont encore à disposition, mais uniquement pour les 15 premières notes du clavier, et en monophonique ! A noter que si on joue un accord sur les premières notes du bas en ayant les 4 boutons poussoirs allumés, ce sera uniquement une note monophonique avec le violoncelle et la basse qui va se faire entendre, les violons et altos n’ayant pas de priorité sur le bas.

Aucun problème donc de faire de magnifiques strings 70’s avec cette section. Avec le bouton chorus/phaser pressé, le son se rapproche un petit peu de la solina, mais il sonne définitivement autrement. Pas moins bien, mais différement. La solina est plutôt plus fine, l’Omni est plus épais, plus gras au niveau du grain. Mais passée à travers quelques effets, un EQ, un Phaser, et dans un mix avec d’autres instruments, en jouant dans le registre grave, difficile parfois de faire la différence entre un ARP String Ensemble (Eminent Solina rebadgée par ARP) et un ARP OMNI.

Il y a la possibilité de modifier l’attaque et la relâche de cette section grâce à deux sliders. Ou encore de rendre la forme d’onde qui ressemble tout de même fortement à une dent de scie en une carrée. Avec le chorus/phaser sur ‘lent’ (ou LED éteinte) celà élargit un petit peu l’horizon sonore.

Deuxième partie: la section synthesizer et bass

La partie révolutionnaire sur ce clavier en fait, bien qu’elle soit très très limitée dans son édition et ses possibilités. Mais bon, c’est au moins polyphonique, elle permet de plaquer des accords pour remplir l’espace sonore désiré. C’est vite vu, il n’y a que 2 boutons à choix, soit 8′ ou 4′, mais que l’on peut séléctioner les deux ensembles pour épaissir un peu le son. Un bloc de sliders est placé en dessous, avec le contrôle du VCF (fréquence et résonnance), ainsi qu’un LFO tout simple (qui module avec une simple ‘sine wave form’) mais qui sonne terriblement 70’s. Il y a possibilité de mettre la priorité au LFO, à l’enveloppe ou au VCF en modifiant les sliders un petit peu plus haut l’un que l’autre.
Un dernier slider permet d’assigner le contrôle aux pédales, si on a la chance d’en posséder qui sont compatibles…Et à droite, les sliders de contrôle de l’enveloppe, avec un ADSR classique.

Comme déjà dit plus haut, c’est ultra simple, mais les réglages sont très précis. Un petit changement au niveau d’un slider de l’enveloppe permet déjà de bien modifiere le son.
Quand au filtre, il sonne typiquement ARP. C’est vite vu c’est le modèle 4075 4 pôles, en 24 dB/oct passe bas que l’on trouve également dans l’Odyssey Mk3 (celui avec la sérigraphie orange), voilà pourquoi on retrouve sur le son de synthé ce grain typiquement ARP, très efficace quand on modifie le cutoff du filtre. C’est de loin pas encore le son Moog, mais on a l’impression qu’il sonne juste comme il doit.

Il y a la possibilité de mixer les deux sections synthé et string à l’aide d’un slider dédié (mix). Mais ce petit slider peut également être d’une autre efficacité. En le positionnant tout à droite (string), et en mettant le bouton chorus/phaser sur ON, celà permet de faire passer la section synthé par le fameux chorus…ça souffle un petit peu, mais donne un merveilleux effet sur le son du synthé.

La section basse, elle est malheureusement un petit peu à la traîne sur le modèle mk2, quand on la compare au mk1. Sur le premier modèle, il était encore possible de la faire passer par l’enveloppe et le filtre, alors que sur le modèle présenté ici, on peut juste choisir l’octave (8′ ou 16′) et baisser le volume de la section histoire de ne pas griller ses enceintes à la première note jouée. Le son est impressionant, un peu comme un Moog Taurus Pedal, bien rond et plein, mais ça s’arrête là. On aimerait bien parfois que la partie synthé compte un 16′ ou un 32′, car le filtre doit sonner délicieusement dans les basses…


L’arrière de la bête

 

Pas mal de possibilités de branchement à l’arrière de l’OMNI-2. Il n’est pas stéréo (dommage), mais il comporte des sorties séparées pour chaque section, ce qui permet de les panoramiser dans l’espace comme on veut, ce qui va donner une certaine stéréophonie. Il est donc possible avec une table de mix de placer les strings tout à droite, la basse au milieu et le synthé à gauche…Ou encore complètement différent selon l’humeur et le temps. Il y a par contre une sortie en XLR, petit bonus qui évite de devoir utilisé une DI lors d’enregistrement. Mais ce n’est pas toujours le cas non plus, car j’aime par exemple bien passer le son de l’ARP OMNI-2 par des pédales d’effets analogiques, telles que la Small Stone, la Polychorus, etc…histoire de donner encore un petit peu de structure au son général. La sortie en jack (low ou high) est alors la mieux placée pour celà.

Il y a la possibilité d’y brancher des pédales de contrôle, mais elles doivent être compatibles avec ce synthé. Je n’ai malheureusement jamais fait d’effet à ce niveau. Je complèterai la fiche si jamais je me trouve une pédale qui me permet de contrôler le filtre.

Le SON !!

Comme dans d’autres fiches, je ne vais pas m’éterniser sur le son, voilà une petite démo que j’ai réalisé entièrement avec l’OMNI-2 (sauf la BAR):

OmniLove

En bref

Une petite machine bien sympa, lourde, entièrement en métal avec des flancs en cuir, aux possiblités limitées certes, mais avec un son qui rappelle quand même un peu ses origines dans les années 70. Aucun problème pour obtenir en quelques secondes un son convenable. Il vaut déjà rien que la peine d’en avoir un pour posséder une ‘string machine’, mais également la partie synthé, capable de sortir de jolis sons de brass ou des nappes n’est pas trop à la ramasse par rapport au reste. Les sons leads avec portamento ne sont pas sa tasse de thé…

les +

  • le son
  • le côté ‘Less is more’
  • le prix relativement bas
  • la simplicité d’utilisation
  • la polyvalence

les –

  • le poids
  • la fragilité des potards
  • la durée de vie des condos au tantal
  • les touches sur le mk2 qui dépassent le boîtier
  • la section basse un peu trop limitée

Fiche créée par Spookyman

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